34

– Ton prof ? répéta Vince sans lâcher mes cheveux. Quel prof ?

– Mon prof d’écriture créative, merde ! répondit Jane. Si tu veux dérouiller mes profs, il y en a d’autres qui le méritent plus. Lui, c’est M. Archer. C’est le moins enfoiré de tous. Salut, monsieur Archer, ajouta-t-elle en s’approchant.

– Salut, Jane.

– Vous revenez quand ? poursuivit-elle. Le type qu’on nous a collé pour vous remplacer est un naze complet. Tout le monde sèche le cours. Il est pire que la femme qui bégayait.

Je remarquai qu’en dehors du lycée, Jane se montrait nettement moins timide pour me parler. Puis, d’un ton désinvolte, elle demanda à Vince :

– C’est quoi le problème ?

– Et si tu filais, Jane, hein ? rétorqua-t-il.

– Tu as vu maman ?

– Elle doit être au garage. Pourquoi ?

– J’ai besoin d’argent.

– Pour ?

– Des trucs.

– Quels trucs ?

– Des trucs, c’est tout, répondit Jane.

– Combien tu veux ?

Elle haussa les épaules.

– Quarante ?

Vince Fleming lâcha mes cheveux, sortit son portefeuille de sa poche, et en tira deux billets de vingt dollars qu’il tendit à Jane.

– C’est lui ? Le mec dont tu parlais ? Celui qui aime ce que tu écris ?

Jane acquiesça. Son attitude si décontractée me poussait à croire qu’elle avait déjà vu d’autres personnes subir le genre de traitement infligé par Vince. À la seule différence que cette fois, il s’agissait d’un de ses professeurs.

– Ouais. Pourquoi tu l’emmerdes ?

– Écoute, mon chou, je peux vraiment pas te mêler à ça.

– J’essaie de retrouver ma femme, expliquai-je. Elle est partie avec ma fille et je suis très inquiet pour elles. Je pensais que ton pè… que Vince pouvait peut-être m’aider.

– C’est pas mon père. Mais ça fait un moment que maman et lui sont ensemble, rétorqua Jane, qui ajouta à l’intention de Vince : Quand je dis que tu n’es pas mon père, c’est pas une insulte. Parce que tu es OK avec moi. Vous vous rappelez cette nouvelle que j’ai écrite pour vous ? reprit-elle. Sur le type qui me faisait des œufs ?

– Oui, répondis-je après une seconde de réflexion.

– C’était plus ou moins fondé sur Vince. Il est réglo – l’ironie du terme la fit sourire –, enfin, avec moi. Alors, si vous cherchez juste votre femme et votre fille, pourquoi Vince est furax contre vous ?

– Écoute, mon ange, intervint Vince.

Elle marcha droit sur lui et lui déclara :

– Sois sympa avec lui, ou je suis foutue. Son cours est le seul où j’ai des notes correctes. S’il veut qu’on l’aide à chercher sa femme, pourquoi tu lui donnes pas un coup de main, parce qu’il reviendra pas au lycée avant de l’avoir retrouvée, et alors moi, je serai obligée de regarder ce type se curer les dents tous les jours, et c’est mauvais pour mon éducation. En plus ça me donne envie de gerber.

Vince la prit par les épaules et la raccompagna à la porte. Je n’entendais pas ce qu’il lui disait, mais juste avant de descendre l’escalier, Jane me lança :

– À bientôt, monsieur Archer.

– Au revoir, Jane.

Son pas léger devint imperceptible la porte une fois refermée, et je ne l’entendis pas descendre. Vince revint s’asseoir à la table, avec une attitude beaucoup moins menaçante. Il semblait un peu honteux et, dans un premier temps, ne fit aucun commentaire.

– C’est une bonne gamine, dis-je.

Il hocha la tête.

– Ouais, c’est vrai. Sa mère et moi, on est maqués. Elle est un peu barjo, mais Jane est bien. Elle avait besoin de, comment dire, de stabilité dans sa vie. J’ai jamais eu de gosses, et je la prends parfois pour ma fille.

– Elle semble plutôt bien s’entendre avec vous.

– Elle me mène par le bout du nez, ajouta-t-il en souriant. Elle a parlé de vous. Je n’ai pas fait le rapprochement quand vous avez dit votre nom. Mais avec elle, c’est M. Archer par-ci, M. Archer par-là tout le temps.

– Vraiment ?

– Elle dit que vous l’encouragez à écrire.

– Elle est assez douée.

Vince désigna les étagères encombrées de livres.

– Je lis beaucoup. On ne peut pas dire que je sois un gars très cultivé, mais j’aime lire. J’aime surtout l’histoire, les biographies. Parfois des livres d’aventures. Ça m’épate que des gens sachent faire ce genre de chose, s’asseoir et écrire tout un bouquin. Alors, quand Jane a raconté que vous pensiez qu’elle pourrait être écrivain, ça m’a plu.

– Elle a sa propre voix.

– Hein ?

– Vous savez, en lisant certains écrivains, on sait qu’il s’agit d’eux, même si leur nom n’est pas sur la couverture ?

– Oui.

– C’est ça, la voix. Je crois que Jane en a une.

Vince hocha de nouveau la tête, puis :

– Écoutez, à propos de ce qui s’est passé…

– Laissez tomber, coupai-je en déglutissant avec peine.

– Que des gens commencent à poser des questions sur vous, vous cherchent, ça peut signifier de gros ennuis pour un type comme moi.

– Ça veut dire quoi, un type comme vous ? demandai-je en me recoiffant avec les doigts, dans l’espoir de retrouver une allure normale.

– Ben, disons que je ne suis pas un prof d’écriture créative. Je ne crois pas que, dans votre domaine d’activité, vous soyez amené à faire ce que je dois faire dans le mien.

– Comme envoyer des gars en tout-terrain embarquer quelqu’un en pleine rue, par exemple ?

– Voilà, ce genre de chose, concéda Vince, qui marqua une pause avant de me proposer : Je peux vous servir du café ?

– Volontiers, merci.

Il se leva pour me verser une tasse de la cafetière posée sur le plan de travail.

– Ça me cause quand même du tracas que vous, ce détective et ce flic ayez posé des questions à mon sujet, reprit-il.

– Je peux être franc sans que vous me tiriez les cheveux ou que vous me plantiez un couteau entre les doigts ?

Sans me lâcher du regard, Vince acquiesça lentement.

– Vous étiez avec Cynthia ce soir-là. Son père vous a trouvés ensemble, et il l’a ramenée de force à la maison. Moins de douze heures plus tard, Cynthia se réveille et sa famille a disparu. Vous êtes vraisemblablement la dernière personne à avoir vu son père vivant, en dehors de Cynthia elle-même. J’ignore si vous vous êtes bagarrés, vous et son père, Clayton Bigge, mais au minimum ç’a dû être une situation délicate, quand il vous a trouvés, et ensuite l’a emmenée avec lui. Mais je suis sûr que la police vous a interrogé là-dessus à l’époque, ajoutai-je après une pause.

– Ouais.

– Qu’est-ce que vous leur avez dit ?

– Rien.

– Comment ça ?

– Exactement ça. Je leur ai rien dit. C’est une chose que m’a apprise mon paternel, que Dieu ait son âme. Ne jamais répondre aux questions des flics. Même si on est à cent pour cent innocent. Personne n’a jamais vu sa situation s’arranger après avoir parlé aux flics.

– Mais vous auriez peut-être pu les aider à comprendre ce qui s’était passé.

– Pas mes oignons, répliqua Vince.

– Et que vous refusiez de parler n’a pas incité la police à vous soupçonner d’être impliqué dans l’affaire ?

– Possible. Mais des soupçons ne suffisent pas pour inculper. Il faut des preuves. Et les flics n’en avaient aucune. Sinon, je serais sans doute pas ici en train d’avoir une sympathique petite conversation avec vous.

Je bus une gorgée de café.

– Mmm, il est excellent !

C’était la vérité.

– Merci. À mon tour, je peux être franc avec vous sans que vous me tiriez les cheveux ? demanda Vince en souriant.

– Vous n’avez pas grand-chose à craindre de ma part.

– Ça m’embêtait vraiment de pas pouvoir aider Cynthia. Parce que c’était une… je cherche surtout pas à vous offenser, vu que vous êtes son mari.

– Allez-y.

– C’était une très, très chouette fille. Un peu dérangée, comme tous les gosses à cet âge, mais rien à côté de moi. J’avais déjà eu des embrouilles avec les flics. Je suppose qu’elle traversait une période où les mauvais garçons l’attiraient. Avant de vous rencontrer.

Il semblait sous-entendre là que je représentais une sorte de déchéance pour elle.

– Ne le prenez pas mal, hein ? insista-t-il.

– Non, non.

– C’était une gentille fille, et ce qui lui est arrivé me rendait dingue. Merde, imaginez, vous vous réveillez un matin, et toute votre famille a disparu. J’aurais vraiment voulu l’aider, vous savez. Mais mon vieux m’a dit : « Éloigne-toi de cette nana, tu n’as pas besoin de ce genre de problème. Les flics seront déjà bien assez après toi, vu ton environnement familial, un père comme moi, impliqué dans tous ces trucs, comme si on avait besoin de ça, toi embringué avec une fille dont toute la famille a probablement été assassinée. »

– Je peux le comprendre, dis-je avant de choisir soigneusement mes mots : Votre père a plutôt réussi, pas vrai ?

– Question argent ?

– Oui.

– Ouais, il s’est bien débrouillé, répondit Vince. Tant qu’il le pouvait. Avant d’être buté.

– J’en ai vaguement entendu parler.

– Qu’est-ce que vous avez entendu d’autre ?

– Que ceux qui avaient vraisemblablement fait ça ont reçu la monnaie de leur pièce.

– Tiens donc, railla Vince avec un sourire sombre, avant de revenir au présent : Et où vous voulez en venir, avec l’argent ?

– Vous croyez que votre père aurait pu avoir de la compassion pour Cynthia, pour la situation dans laquelle elle se retrouvait ? Au point d’aider à payer ses études à la fac ?

– Hein ?

– Je pose juste la question. Est-ce que vous pensez qu’il aurait pu vous croire en quelque sorte responsable, croire que vous aviez quelque chose à voir dans la disparition de sa famille, et donner de l’argent à la tante de Cynthia, Tess Berman, de façon anonyme, pour aider aux frais de sa scolarité ?

Vince me regarda comme si j’avais perdu la tête.

– Et vous vous dites prof ? On laisse des types à l’esprit aussi tordu enseigner dans les lycées ?

– Pourquoi ne pas simplement répondre non ?

– Non.

Je pesais le pour et le contre pour décider si je devais révéler cette information, mais parfois on suit son instinct.

– Parce que quelqu’un a fait ça.

– Sans blague ? s’exclama Vince. Quelqu’un a donné de l’argent à sa tante pour payer ses études ?

– Exactement.

– Et personne n’a jamais su qui c’était ?

– Jamais.

– Alors ça, c’est bizarre. Et vous avez dit que cette tante a été tuée ?

– Oui.

Vince Fleming se renversa sur son siège, étudia un moment le plafond, puis se pencha de nouveau en avant, les coudes sur la table. Il poussa un long soupir.

– Bon, je vais vous dire un truc, mais à condition que vous n’alliez pas le répéter aux flics. Sinon, ils seraient fichus de s’en servir contre moi, ces salauds.

– D’accord.

– J’aurais peut-être pu leur en parler à l’époque sans que ça se retourne contre moi, mais je ne pouvais pas prendre le risque. Je ne pouvais pas me permettre d’avouer où j’étais à l’époque, même si ç’avait pu aider Cynthia. Je supposais qu’à un moment donné, les flics penseraient qu’elle était mêlée au meurtre de sa famille, alors que moi, je savais qu’elle était incapable de faire un truc comme ça. Je ne voulais pas être embarqué là-dedans.

J’avais brusquement la bouche sèche.

– Je vous suis d’avance reconnaissant de tout ce que vous pourrez m’apprendre sur ce qui s’est passé cette nuit-là.

Vince ferma les yeux, comme pour visualiser la scène.

– Ce soir-là, quand son paternel nous a trouvés dans la voiture et a ramené Cynthia, je les ai suivis. Pas pour leur filer le train, je crois que je voulais juste voir dans quel pétrin elle se trouvait, si son père lui criait dessus, ce genre de truc.

Mais je roulais loin derrière, et je voyais pas grand-chose en fait.

J’attendais la suite.

– Je les ai vus prendre l’allée, entrer ensemble dans la maison. Cynthia ne marchait pas très droit, elle avait un peu bu, on avait bu tous les deux, mais moi, je résistais déjà assez bien, à l’époque – il esquissa une grimace. J’étais précoce.

Je devinais que Vince se dirigeait vers quelque chose d’important, et ne voulais pas le ralentir avec des commentaires stupides.

– Bref, poursuivit-il. Je me suis garé plus bas dans la rue, pensant qu’elle ressortirait peut-être, après que ses parents l’auraient enguirlandée, vous comprenez, qu’elle aurait les boules, ou péterait un câble, et que je pourrais la faire monter dans ma voiture. Mais ça ne s’est pas déroulé comme ça. Après un moment, une voiture est passée devant la mienne, lentement, comme si on essayait de lire les numéros des maisons, vous voyez ?

– Oui.

– Je n’ai pas vraiment fait attention, mais, arrivée au bout de la rue, la voilure a fait demi-tour, et est revenue se garer de l’autre côté de la rue, à deux maisons de celle de Cynthia.

– Vous avez vu qui conduisait ? C’était quel modèle de voiture ?

– Une de ces merdes d’AMC, je crois. Une Ambassador, ou une Rebel. Bleue, il me semble. A priori une seule personne dedans. Je pourrais pas l’affirmer mais pour moi, c’était une femme. Me demandez pas pourquoi, c’est le sentiment que j’ai eu.

– Une femme était garée devant la maison. Et l’observait ?

– On aurait dit, oui. Et je me souviens que c’étaient pas des plaques du Connecticut qu’elle avait. Mais de l’État de New York, elles étaient vaguement orange à l’époque, je crois. Mais bon, on en voit plein par ici, ajouta Vince.

– La voiture est restée combien de temps ?

– Au bout d’un moment, pas très longtemps après, en fait, Mme Bigge et Todd sont sortis. Ils sont montés dans la voiture de la mère, la Ford jaune, et ils sont partis.

– Rien qu’eux deux ? Le père, Clayton, n’était pas avec eux ?

– Non. Juste la mère et Todd. Il s’est assis sur le siège passager, je crois pas qu’il avait déjà son permis, mais bon, j’en sais rien, à vrai dire. En tout cas, ils sont allés quelque part, où, je ne sais pas. Dès qu’ils ont tourné à l’angle, l’autre voiture a allumé ses phares et les a suivis.

– Qu’est-ce que vous avez fait ?

– Je suis resté là. Qu’est-ce que je pouvais faire d’autre ?

– Mais cette voiture, cette Ambassador ou autre, elle a suivi la mère et le frère de Cynthia, c’est ça ?

Vince me jeta un regard ironique.

– Je vais trop vite pour vous ?

– Non, non. Mais vous m’apprenez quelque chose que Cynthia serait bouleversée d’entendre.

– Bon, voilà ce que j’ai vu.

– Et ensuite ?

– J’ai dû rester là encore trois quarts d’heure environ, et juste quand je pensais foutre le camp et rentrer, la porte de devant s’est ouverte brutalement, et le père, Clayton, est sorti en courant, comme s’il avait le feu aux fesses. Il est monté dans sa voiture, a reculé à fond de train dans l’allée et il est parti comme une flèche.

Je laissai l’information pénétrer mon esprit.

– Du coup, le calcul était simple, pas vrai ? poursuivit Vince. Tout le monde était parti, sauf

Cynthia. Donc je suis allé frapper à la porte, dans l’idée de lui parler. J’ai tapé plusieurs fois, vraiment fort, sans obtenir de réponse. Je me suis dit qu’elle devait cuver. Alors je me suis barré, conclut-il avec un haussement d’épaules.

– Donc il y avait quelqu’un qui observait la maison.

– Ouais. À part moi.

– Et vous n’en avez jamais parlé à personne ? Vous ne l’avez dit ni aux flics ni à Cynthia ?

– Non, je lui en ai pas parlé, déclara Vince. Et je répète, je n’ai rien dit aux flics. Vous croyez que c’était une bonne idée de leur raconter que j’étais resté devant la maison une partie de la nuit ?

Mon regard dériva par la fenêtre, vers le détroit, et Charles Island au loin, comme si les réponses que je cherchais, les réponses que Cynthia cherchait, se trouvaient derrière l’horizon, inaccessibles. Puis je revins à Vince.

– Et pourquoi vous m’en parlez maintenant ?

Il se frotta le menton, fronça le nez.

– J’en sais foutrement rien. J’imagine que ç’a été dur pour Cyn, pendant toutes ces années, non ?

Apprendre que Fleming donnait à Cynthia le même diminutif affectueux que moi me fit l’effet d’une claque.

– Oui, répondis-je. Très dur. Surtout ces derniers temps.

– Et pourquoi elle est partie ?

– On s’est disputés. Et elle est terrifiée. Par tout ce qui s’est passé depuis quelques semaines, par le fait que la police n’a pas l’air de lui faire entièrement confiance. Elle a peur pour notre fille. L’autre soir, il y avait un type dans la rue, qui regardait notre maison. Sa tante a été tuée. Le détective qu’on a engagé a été assassiné.

– Mouais, admit Vince. C’est un sacré merdier. J’aurais bien voulu pouvoir lui donner un coup de main.

Soudain la porte s’ouvrit, nous faisant sursauter. Aucun de nous deux n’avait entendu de pas dans l’escalier.

C’était Jane.

– Bon Dieu, Vince, tu vas aider ce pauvre type ou pas ?

– Tu étais où, bordel ? Tu as tout entendu ?

– C’est rien qu’une porte-moustiquaire à la con, répliqua Jane. Si tu veux pas qu’on entende, tu ferais mieux de te construire une petite chambre capitonnée.

– Bordel de merde, gronda Vince.

– Bon, alors, tu vas l’aider ? On peut pas dire que tu sois franchement débordé. Et puis en cas de besoin, tu as tes trois gorilles pour te prêter main-forte.

Vince me lança un regard las.

– Bon, en quoi puis-je vous être utile ?

Les bras croisés, Jane ne le quittait pas des yeux.

Je ne savais pas quoi répondre. Ne sachant pas ce qui m’attendait, je ne pouvais pas prévoir si j’aurais besoin du genre de services qu’offrait un type comme Vince Fleming. Même s’il avait cessé de m’arracher les cheveux du crâne, il m’intimidait encore.

– Je n’en sais rien.

– Pourquoi je suivrais pas le mouvement un moment, pour voir ce qui se passe ? proposa-t-il.

Comme je semblais hésiter, il ajouta :

– Vous n’êtes pas sûr de me faire confiance, hein ?

– Non, avouai-je, l’estimant capable de déceler un mensonge.

– Bien vu.

– Alors tu vas l’aider ? répéta Jane. Comme Vince acquiesçait, elle me lança :

– Vous feriez bien de revenir très vite au lycée. Puis elle quitta la pièce, et, cette fois, ses pas dans l’escalier furent audibles.

– Elle me fout les jetons parfois, me dit Vince.

Cette Nuit-Là
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